Centre de ressources pour la lutte antitabac Covid-19
 

Plusieurs nouvelles études démontrent que les fumeurs sont plus à risque de complications, selon le pneumologue de l'IUCPQ, François Maltais.

Au début de la pandémie, des informations émanant de certains travaux de la communauté scientifique laissaient penser que fumer pouvait avoir un effet protecteur contre la COVID-19. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) vient toutefois de mettre les pendules à l'heure.

«La notion que la cigarette ne protège pas contre la COVID vient de plusieurs études qui démontrent que les fumeurs sont plus à risque de complications de la COVID. L'OMS a fondé ses propres conclusions à partir de ces travaux», indique d'entrée de jeu le directeur de recherche en pneumologie à l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ), François Maltais.

La communauté scientifique a non seulement réalisé que la cigarette n'était pas un facteur aidant, mais que les fumeurs de tabac sont plus susceptibles d'avoir des complications.

«Un de nos chercheurs de l'IUPCQ, avec ses collaborateurs internationaux, a montré que le virus avait plus de possibilités de s'attacher sur les voies respiratoires des fumeurs que celles des non-fumeurs.»

–François Maltais, directeur de recherche en pneumologie de l'IUCPQ

«Cette nouvelle donnée pourrait expliquer pourquoi les fumeurs seraient plus susceptibles d'attraper la COVID», explique François Maltais.

Des patients plus malades
Si, dans l'état actuel des connaissances, le lien entre le tabagisme et la COVID-19 reste encore à démontrer, un fait demeure cependant, quand un fumeur attrape le virus, il est plus malade que les non-fumeurs.

«Définitivement»! affirme le Dr Maltais. «Ils vont aller davantage aux soins intensifs. Ils vont faire plus d'insuffisance respiratoire et peuvent même davantage en décéder».

Le pneumologue ajoute par ailleurs que plusieurs facteurs de risque expliquent la mauvaise évolution de la maladie chez les fumeurs.

«La cigarette est associée à une pléiade de maladies respiratoires, comme la maladie pulmonaire obstructive [MPO], des maladies cardiaques, l'obésité, le diabète», précise le pneumologue.

François Maltais

Le pneumologue François Maltais est directeur de recherche en pneumologie à l'IUCPQ.
PHOTO : RADIO-CANADA / NICOLE GERMAIN

Recherches québécoises
Grâce à une subvention de 200 000 $ de la Fondation de l'IUCPQ, 9 projets de recherche en relation avec la COVID-19 sont présentement en cours.

Un de ces projets cherche à comprendre la manière dont l'exposition à la fumée de cigarette pourrait rendre vulnérables à la COVID-19 les cellules des voies respiratoires des fumeurs.

Avec ce projet, on pourrait identifier les personnes qui seraient plus susceptibles que d'autres d'être malades (notamment les fumeurs), insister davantage sur la prévention du tabagisme et peut-être, lorsqu'on va commencer les campagnes de vaccination — j'ai confiance qu'on va avoir un jour un vaccin —, de privilégier ce groupe de gens, relate François Maltais.

Jacques Ruest est un patient du Dr Maltais. Il a participé à certaines études de l'IUCPQ.

L'homme de 71 ans fume depuis l'âge de 15 ans. Il souffre de la MPO depuis une dizaine d'années, une maladie reliée directement à l'exposition au tabac.

«Je suis plus sujet aux infections. Au début de la pandémie, j'avais énormément peur d'attraper la COVID. Je suis conscient que si, par malheur, j'attrapais ça, je suis certain qu'on y passerait».

–Jacques Ruest, patient de l'IUCPQ

«Monsieur Ruest était comme la plupart de mes patients. Pendant le confinement, il restait chez lui. Il sait qu'il est à risque», relate François Maltais.

Ruest

François Ruest qui fume depuis l'âge de 15 ans, craint d'attraper la COVID-19.
PHOTO : RADIO-CANADA / NICOLE GERMAIN

Cannabis et vapotage?
Selon le Dr Maltais, il y a des évidences scientifiques selon lesquelles une exposition au cannabis peut causer des problèmes respiratoires.

Donc par extension, on peut penser que ça ne doit pas être une bonne idée de fumer du cannabis si on a attrapé la COVID, dans ce contexte, avance le pneumologue.

Dans le cas de la cigarette électronique, plusieurs cas de dommages pulmonaires associés au vapotage ont été signalés aux États-Unis, au Canada et au Québec.

Dans le vapotage, il peut y avoir de la nicotine, mais aussi d'autres substances qu'on ne connaît pas trop. C'est un peu une boîte noire. Mais, on sait une chose : le poumon réagit à ça. Maintenant, on n'a pas assez de recul encore pour avoir des données scientifiques solides en lien avec la COVID.

«J'ai bien l'impression que vapoter-COVID et cannabis-COVID, c'est un cocktail dangereux, comme avec la cigarette».

François Matais, directeur de recherche en pneumologie de l'IUCPQ

Source: Radio Canada

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